DÈS QUE POSSIBLE, REJOIGNEZ LA ROUTE EN SURBRILLANCE

« Le projet est né de nos interrogations communes sur le corps de la femme. Tel que nous le vivons, le percevons intimement, ce que la société et le corps médical en pensent, le pensent pour nous. En tant que femme nous sommes très tôt confrontées au système médical pour apprendre à “gérer” notre corps, avec notamment le suivi gynécologique. Finalement, nous en sommes très vite dépossédées à coup d’injonctions, de grandes règles et de normes. Si s’ajoute à cela des problèmes de santé, le tout devient un véritable parcours du combattant, où ce que nous vivons en tant que femme se confronte à ce que pense la société et le corps médical. Cette création est une invitation à prendre le temps de s’arrêter, s’écouter. Ce corps. Cette masse de vie qui nous transporte et que l’on transporte au quotidien. Avec Bénédicte, qui a avalé une mouche sans le savoir, nous allons plonger à travers lui et suivre un voyage réflexif et sensoriel. Cette femme va apprendre à retrouver son corps, à en reprendre possession, à passer d’un corps-objet à un corps sujet. Face au combat de Bénédicte, se dressera la réalité d’un système médical prisonnier de ses mécanismes et de son fonctionnement où la complexité à comprendre le corps humain laisse place à l’errance de diagnostic, au désarroi des médecins et à l’abandon de la patiente. Le désir de guérir se transforme souvent en une quête effrénée de la part du corps médical à vouloir éradiquer à tout prix le mal – ici la mouche – au détriment parfois du corps de la patiente et de son bien-être. note d’intention Cette mouche est le moyen pour nous de passer du point de vue extérieur – l’avis médical – à celui de l’intérieur – les ressentis de Bénédicte. D’une part, cette rescapée dans le corps de Bénédicte sera considérée par la médecine comme un tracas. Un mal qu’il faut faire disparaître de son intérieur, scalpel à la main, comme nous brandissons une tapette pour la supprimer de nos intérieurs. D’autre part, cette mouche résistante reflètera la persévérance de Bénédicte dans son combat, dans son désir de comprendre son corps et de se le réapproprier. Avec cette pièce nous souhaitons mêler absurdité, sensibilité, engagements politique et féministe. »